Le rapport du 36ième congrès de la NASCO qui vient d'être mis en ligne fait état de l'intervention de l'ADRM en faveur d'un arrêt de la pêche commerciale du saumon dans l'Adour et d'un aménagement pour libérer la migration côtière des saumons (lire page 103 et 104) :
« L'Association de défense des ressources marines a déclaré que le saumon avait deux problèmes dans le sud-ouest de la France, près des Pyrénées.
Premièrement, il existe une pêcherie côtière intensive au filet droit maillant qui capture officiellement bonites et marbrés mais tue de nombreux saumons. Quatre rapports scientifiques non publiés ont indiqué sur la foi d'observations embarquées que chaque navire capturait en moyenne trois salmonidés par marée. Au minimum, cela signifie que 4 500 poissons par an sont capturés en juin et en juillet. Des actions en justice intentées contre l'administration française ont été évoquées. L'ADRM a expliqué que la loi ordonne aux pêcheurs de rejeter à la mer des saumons morts, et qu'ils étaient en colère à ce sujet. L'ADRM a déclaré (se référant au document CNL (19) 13) que lorsque NASCO avait interrogé le gouvernement français sur les captures côtières, celui-ci a répondu qu'il n'en savait rien.
Deuxièmement, dans l'estuaire de l'Adour, il existe une pêche officielle au filet dérivant avec une douzaine de pêcheurs commerciaux. Ils déclarent officiellement 1500 poissons sans aucun avis scientifique, aucun quota ni surveillance des limites de conservation.
L'ADRM estime que la France échoue ici pour plusieurs raisons.
La pêche au filet droit côtier est en réalité une pêche mixte qui concerne les saumon de l’Adour mais aussi d'autres nombreuses rivières comme la Nivelle, la Bidassoa et les rivières espagnoles, notamment dans les Asturies.
La pêche au filet dérivant dans l'estuaire est aussi une pêche mixte qui concerne des stocks bien en dessous de leurs limites de conservation. L'ADRM donne l'exemple du Gave de Pau, aleviné depuis 15 ans sans aucun effet notable sur la reproduction naturelle.
Les deux pêcheries se déroulent dans des zones NATURA 2000 désignées pour protéger le saumon et l'alose qui relèvent des annexes 2 et 5 de la directive de 1992 sur l'habitat.
Il a demandé à NASCO et à l’UE d’enquêter sur cette question dans le coin méridional de l’Europe - la France, l’Espagne et le Portugal.
Le représentant de l'Union européenne remercie l'ADRM pour avoir soulevé la question. L'UE a noté que cela avait été mentionné à la fois par la Commission de l'Atlantique du Nord-Est et par la Commission du Groenland occidental. L'UE a déclaré que les accusations étaient préoccupantes et qu'elle examinerait les éléments précis des deux pêcheries. Le représentant de l'UE a déclaré qu'il avait déjà pris contact avec les autorités françaises pour rassembler des informations et qu'il rendrait compte à NASCO. Il sera peut-être possible d’en inclure certains éléments dans le prochain plan de mise en œuvre, si nécessaire.»
Le rapport complet
