Si nous ne faisons rien, nous n'aurons plus un poisson d'ici 30 ans! (Stephan Beaucher)

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pecheurs dans ecluses

Contes et légendes de l’île d’Oléron

Jean des Pierres (Roger Bithonneau)

 

Il y a bien longtemps… au temps ou les lourdes caravelles quittaient nos ports pour tenter d’explorer les océans et découvrir ces pays mystérieux où le soleil disparait chaque soir, les hommes de notre terre eurent l’idée de construire sur l’estran les premières écluses à poissons.

Ils assemblèrent les pierres de la côte pour élever ces murs en forme de fer à cheval. A marée basse la mer s’écoule par des portes grillagées et le poisson reste piégé.

Les premières constructions ne résistèrent pas à l’assaut des vagues. Chaque hiver les tempêtes du large réduisaient à néant le travail de la belle saison. Les hommes de chez nous sont tenaces ; ils recommencèrent leur ouvrage. Les murs de la pêcherie reprenaient forme et à la prochaine tempête ils étaient de nouveau lamentablement démolis.

Or à cette époque vivait dans un village voisin un garçon que l’on disait un peu simplet. Sa principale occupation consistait à garder les deux pauvres vaches de sa mère. Elles se nourrissaient sur le rivage des chiendents et autres herbes sauvages communes en ces lieux. Les bêtes étaient paisibles et Jean, Jean le Simple, comme on l’appelait, passait le plus clair de son temps à observer la mer.

Souvent il abandonnait ses vaches à leur pâture et au bas d’eau descendait à la côte pêcher quelques coquillages.

 

ecluses detruites

Quand les hommes du village étaient occupés à la cons-truction des pêcheries il les observait avec beaucoup d’in-térêt. Comme il était d’un naturel timide il restait un peu à l’écart, mais était toujours très attentif aux techniques d’assemblage des pierres.

Les hommes le regardaient en souriant et attachaient peu d’importance à sa présence. Quand la mer remontait et obligeait les bâtisseurs à quitter leur chantier ils le saluaient d’un mot aimable ou d’une plaisanterie en le croisant sur la falaise.

Jean était assis au pied d’une haie de tamaris et, tout en surveillant d’un œil distrait ses vaches dociles, il observait avec une grande attention les assauts de premières vagues qui attaquaient les murs fraichement construits. Le sens de la lame par rapport au mur lui parut important, la manière dont les pierres étaient disposées lui sembla avoir également une grande incidence sur la solidité.

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