Si nous ne faisons rien, nous n'aurons plus un poisson d'ici 30 ans! (Stephan Beaucher)

Le réglement tacs et quotas 2021 est publié!

Comme d'habitude pas mal d'anomalie

Tacs et quotas 2021

Etude des débarquements des bars en 2017 et perspectives 2018

Le récapitulatif des ventes en criées publié par France Agrimer est comme d'habitude intéressant concernant les débarquements de bars espéce,rappellons le, en grand danger d'apres les scientifiques sérieux. 

Rapport final Projet Bargip

Le rapport final sur cette importante enquête est publié. Vous le trouverez sous ce lien 

Mes commentaires sur l'article de Sud Ouest du 22 Février 2018

Le journal Sud Ouest dans son édition du 22 février pour la zone de La Rochelle à publié sous la signature de Mr Baroux un article intitulé "La pêche aux bars fait des vagues"

Statistiques débarquements poissons à fin juin 2017 

France Agrimer vient de publier les statistiques des débarquements à fin juin dans les criéés.Elles sont édifiantes sur les poissons qui concernent aussi les pécheurs récréatifs. Venez en discuter sur le forum

La pêche récréative est peut-être un danger pour les écosystèmes

Ci dessous vous trouverez l'enregistrement de l'interview que j'ai réalisé avec Thierry Simon de la radio RCF Bordeaux sur la pêche récréative et ses éventuels abus  

Interview sur la radio RCF Bordeaux

Ci dessous vous trouverez l'enregistrement de l'interview réalisé par Thierry Simon de la radio RCF Bordeaux sur la surpêche. Malgré 20 minutes d'entretien tout n'a pas pu être évoqué car le présentateur était un peu focalisé sur la pêche profonde , malgré ça je le remercie vivement car il est rare que l'on parle à la radio de ces problèmes. Peut être une autre fois qui sait? 

Protection du bar en 2015: Le bilan

Suite aux rapports alarmants du CIEM depuis quelques années et à la pression des pêcheurs récréatifs, surtout anglais d'ailleurs, la commission européenne à décidé au cours de cette année diverses mesures de protection du bar tant pour la pêche professionnelle que récréative 

Faut il des quotas bars pour les récréatifs?

 Depuis la publication du projet de quotas pour 2015 publié par la commission européenne, Lire le projet, il y a, c'est le moins que l'on puisse dire, de l'agitation sur les réseaux sociaux, sites, blogs et déclarations diverses des fédérations

L'avenir du bar se joue actuellement 

Ceux qui me font l'amitié de me lire régulièrement ne seront pas surpris que je m'intéresse à ce qui se passe actuellement à Bruxelles pour l'éventuelle protection du bar. Pourquoi dis je "l'éventuelle protection" et non pas la protection?

 C'est que, d'après les échos que j'ai, tant du côté d'amis anglais que de quelques professionnels français, la bataille fait rage entre les pays partisans d'une forte protection nécessaire emmenés par les anglais et une politique d'éventuels quotas et d'une politique laxiste défendue, ce qui ne surprendra personne, par la France emmenée par M. Cadec président de la commission pêche et le lobby de la grande pêche défendue par le comité national des pêches français. Si la France défend des quotas c'est parce qu'elle serait la plus avantagée car ce sont les pêcheurs français qui pêchent lle plus de bars en Europe

La position anglaise est claire, pleine de bons sens et opposée aux quotas elle a proposé aux autres pays de se rallier aux positions suivantes :
• Interdiction pure et simple du pélagique pendant la période de fraie en toutes zones
• Restrictions des activités de pêche dans des zones situées dans les eaux du VIIe et VIIh, considérées comme frayères (Trévose Head) pour toute forme de pêche pendant la période de reproduction
• Mise en place d’un système de licence et fixation d’un quota maxi à 5 tonnes par mois pour tous navires dans les autres zones VI et VII pour éviter un report de l’effort de pêche du VIIe et VIIh vers le nord
• Mise en place d’un système de gestion différencié au sud du 48° pour éviter un report de l’effort de pêche vers des zones VI et VII vers les zones VIII et IX et vice versa
Le Portugal, la Belgique, l’Allemagne, la Hollande se sont positionnés de manière plutôt favorable à ces mesures, le seul point semblant faire débat étant la question du plafond à 5 tonnes mensuel (Belgique opposée, Allemagne favorable si parallèlement mesures pour éviter le bycatch, Hollande pas très calée)

Je ne connais pas la position officielle française, ni même si elle en a une mais il semblerait que M. Cadec soit partisan des quotas ce qui ne me surprend pas. Il semblerait également que le comité national des pêches a lancé il y a quelques semaines une consultation auprès des pêcheurs français et que les échos que je n'en ai eu n'apporte pas grand chose, le contraire m'aurait étonné car les pêcheurs respectueux de la ressource bars, même s'il y en a, ne sont pas majoritaires , hélas.

  • Le comité reconnaitrait qu'il y a bien un probleme sur la ressource bar, je ne vois pas comment il pourrait dire autre chose
  • Mise en place d'un plan de gestion pour éviter des mesures trop contraignantes en particulier ne pas augmenter le nombre de bateaux autorisés et mettre au point un rendement maximum durable (RMD). Encore une chance vu ce que demande les scientifiques du CIEM, lire l'article Poir info j'avais demandé à M. Cadec ce qu'il en pensait sana avoir de réponses à ce jour
  • Pour les pélagiques, les plus dévastateurs je le rappelle, Arrêt de 3 semaines consécutives en zone nord entre le 15/01 et le 15/04 - Arrêt d’ue semaine dans le Golfe de Gascogne entre le 01/01 et le 31/03, obligation de déclarer aux affaires maritimes les semaines concernées au moins 1 semaine avant Vous admettrez avec moi que quand on connait les destructions de ces bateaux l'effort est nul et ne changera rien en particulier ces "limitations" ne commenceraient qu'au 15 janvier alors que les razzias commencent en décembre
  • Pour les ligneurs diminution du nombre d’hameçons à 2000 par navire pour les professionnels qui naviguent seul, limitation du nombre d’hameçons à 1000 par homme pour ceux qui naviguent à plusieurs, arrêt d’une semaine entre le 1/01 et le 31/03 et surtout maintien de la taille minimale de capture à 36 cm.
  • Pour les fileyeurs pour la période du 30/03 au 26/04 3 tonnes par navire et quinzaine calendaire, (le plus gros est déjà pris) hors période du 30/03 au 26/04 la capture et le débarquement est de 5 tonnes par navire et par quinzaine. Pour les autorisation de débarquement pour la période du 30/03 au 26/04 : 1,5 tonnes par navire et semaine calendaire, hors période du 30/03 au 26/04 la capture et le débarquement est de 5 tonnes par navire et par semaine calendaire, arrêt volontaire de deux semaines entre le 1/01 et le 31/03 dans le Golfe de Gascogne, avec limitation de capture à 25% du volume de toutes les captures détenues à bord.
  • Pour le chalut de fond arrêt d’activité d’une semaine dans le Golfe de Gascogne entre le 01/01 et le 31/03 
  • Pour la senne danoise arrêt d’activité d’une semaine dans le Golfe de Gascogne entre le 1/01 et le 31/03

 D'après ce qu'on m'a laissé entendre l'accord avec ces mesurettes serait donné à condition que des mesures soient prises envers les pêcheurs récréatifs, ce qui personnellement, même si je suis opposé au chantage, ne me choque pas car nous devons aussi montrer l'exemple, il reste quand même à voir exactement ce qui sera proposé.

Il semblerait également qu'il y a un peu de tension et de désaccords entre les différents métiers car les petits bateaux qui sont par déinition les moins destructeurs s'estiment plus impactés que les gros bateaux destructeurs par ces préconisations, c'est d'ailleurs ce qu'il me semble aussi.

Alors que va t'il se passer à Bruxelles? Le bon sens va t'il prévaloir? Il va surement, comme d'habitude y avoir des "magouilles" en coulisse avec les pays non concernés mais qui votent du genre: "donne moi un coup de main sur ce projet et je te renverais l'ascenseur sur d'autres choses" Une chose est sure, la situation est dramatique, relisez les avis du CIEM si vous n'êtes pas encore convaincus.

didier courtois

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Nouvelle grave menace sur la ressource dans les pertuis charentais

Un nouveau projet d'arrêté préfectoral est en cours de consultation en Charente Maritime pour autoriser l'augmentation de la puissance des moteurs des bateaux autorisés à pêcher dans les pertuis charentais et l'augmentation colossale de la longueur des filets. Il s'agit de valider une delibération du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins Poitou Charentes N° 8/2013 Voir le projet sur ce lien 

La situation au 1er Janvier 2013

Les bateaux devaient faire moins de 12 mêtres, la puissance des moteurs autorisée était de 147 Kw soit 200 cv maximum et la longueur des filets fixes déterminée de la manière suivante:

Navire avec une seule personne à bord 1500m de filets

Navire avec deux hommes ou plus 3500 m de filets 

Le 17 janvier 2013 le préfet de région à pris un arrêté validant une délibération du comité régional des pêches N° 3/2013 autorisant une augmentation de la puissance des moteurs maxi en la passant à 200 Kw soit 273 cv. J'avais, avant la parution de cet arrêté, fait part par courrier à l'administration de mes inquiétudes et des risques que faisaient courir ces mesures à la ressource qui, à mon avis, devaient servir à entériner un dépassement de puissance déjà utilisé par quelques bateaux. L'administration m'a répondu le 5 mars en restant très évasive et surtout ne répondant aucunement à mes forts soupçons de dépassement de puissance.

Le projet d'arrêté actuel

La délibération N° 8/2013 du CRPMEM demande:

Longueur des bateaux: toujours moins de 12m

Puissance des moteurs: Cette délibération redemande la même augmentation de puissance accordée précedemment par l'arrêté du 17/01/2013, pourquoi? c'est pour moi un grand mystère ou alors, mais c'est une simple supposition de ma part, il y a eu des irrégularités et des contestations dans la précédente demande l'avenir le dira peut être.

Longueur des filets: c'est là que ça se corse car ainsi que je l'avais supposé dans mon courrier à l'administration en janvier et à toutes les associations de pêche et de navigation de Charente Maritime une forte demande d'augmentation de la longueur des filets est sollicitée.

Navire avec un seul homme 2000 m (au lieu de 1500m) donc pas trop dangereux et cette petite augmentation peut se comprendre pour aider les petits navires ou les petits artisans fileyeurs individuels qui ont beaucoup de mal à survivre actuellement.

Mais la demande précise que maintenant ça sera 2000 m par homme embarqué c'est à dire que s'il y a 5 hommes à bord on peut mettre 10 000 metres de filets 10 km!!!!! Précedemment c'était 3500 m maxi une paille la différence! Pour info je vous précise qu'il y a actuellement 133 navires autorisés à poser des filets dans les pertuis, même si tous ne mettront pas 10km je vous laisse imaginer l'augmentation de la pression de pêche favorisée par l'augmentation de la puissance des moteurs alors que, même les organisations des pêcheurs professionnels prônent, soi disant, la protection de la ressource, c'est un bel exemple de langue de bois. Surtout qu'à l'origine cette réglementation particulière dans les pertuis avait été faite il y a plus de 25 ans pour préserver les pertuis, pourquoi les responsables des professionnels actuels ne font pas comme leurs anciens?

D'autre part il est évident que cette modification des textes va faire entrer dans les pertuis des bateaux supplémentaires qui n'y avaient pas accès précedemment car ils mettaient beaucoup de filets, là on leur ouvre grandes les portes!

Que faire

La législation permet maintenant de donner votre avis et vous pouvez (devez?) le faire sur le site en envoyant vos observations à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

En ce qui me concerne à titre personnel et au nom du Collectif Bar Européen je vais faire part de mon total desaccord sur ces mesures pour les raisons suivantes:

La très forte augmentation de la longueur des filets associée à la nouvelle puissance des moteurs en permettant un déplacement plus rapide des navires vont augmenter fortement la pression de pêche et les moyens de prélevements supplémentaires inconcevables dans un secteur des pertuis charentais aussi fragile et déjà soumis à de nombreuses attaques comme semble t'il peut être un jour des bateaux pêchant à la senne danoise. (voir note en bas de page sur ce sujet)

L'augmentation des prélévements, prévisible dans un premier temps, va faire baisser le prix moyen des poissons débarqués. Ensuite bien sur la baisse de la ressource se fera sentir. La preuve en est donnée en regardant le tonnage et la valeur des poissons débarqués au port de la Cotinière: en 2011 5091 tonnes débarquées pour 27 345 000€ en 2012 5413 tonnes débarquées pour 26 399 000€ On retrouve le même phénomene à la Rochelle (prix moyen en 2011 4,57€/kg en 2012 4,00€/kg) ou aux Sables d'Olonne (prix moyen en 2011 5,27€/kg en 2012 4,85€/kg) C'est vrai également au niveau national prix moyen en 2011 3,12€/kg en 2012 3,02€/kg (source données France Agrimer) C'est à dire, comme nous le disons souvent, que plus on pêche moins on gagne mais surtout on hypothèque gravement l'avenir.

Ce projet porte attteinte une fois de plus bien sur à l'avenir de la ressource mais aussi aux petits artisans qui n'ont pas la possibilité d'embarquer plusieurs hommes à bord mais pour qui le prix du poisson baissera entrainant donc une distorsion de la concurence et des difficultés supplémentaires pour eux.

Cette augmentation de la longueur des filets dans les pertuis sera aussi une gêne et un danger pour la navigation de plaisance dans un secteur prisé des navigateurs ainsi que pour la pêche récréative en bateau qui apportent beaucoup de richesse à la région. Les entraves sont déjà nombreuses avec les filières d'huitres et moules existantes, l'aberrant projet de l'anse de la Malconche avec ses presques 400ha d'emprise et les éventuels projets d'aquaculture prévus dans le SDRAM (schéma régional de développement de l’Aquaculture marine)

Un autre phénomème qui n'est pas négligeable l'influence sur les prises d'oiseaux de mer avec les filets flottants.

Chacun fera comme il voudra mais si vous vous sentez un tant soit peu concerné par la protection de la mer, de la ressource halieutique, de l'avenir de la pêche et de la navigation dans le secteur des pertuis je vous invite à faire part de vos remarques le plus vite possible Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et en tous cas avant le 5 juin 2013 après il sera trop tard

Je reste à votre disposition si vous avez besoin d'informations supplémentaires dans la mesure de mes connaissances.

Vous pouvez en discuter sur le forum

 

Le site de l'administration

La note de présentation

La délibération du Comité Régional

 

Concernant la senne danoise J'ai eu ce matin 31 mai une réunion au comité régional des pêches à La Rochelle avec le Président Mr Crochet, une chargée de mission et un vice président Mr Raynaud qui s'occuppent également de l'organisation de producteurs de l'Ile d'Oléron qui m'affirment qu'il est impossible que des bateaux à la senne danoise viennent dans les pertuis . Nous avons un désaccord profond sur ce sujet car, malgré les explications qu'ils m'ont donné et mes recherches, je n'ai trouvé aucun texte clair sur la réglementation de cette pêcherie tres prédatrice. J'ai demandé à l'administration des pêches et au comité régional de me donner des infos claires, nettes et sans ambiguité avec les références de textes afférents à cette pecherie. Dès réception de ces infos je vous les communiquerais, si je me suis trompé j'en serais très heureux et je le dirais, mais dans l'attente je suis toujours inquiet. Donc à bientôt sur ce sujet

Je tiens également à souligner que malgré nos désaccords sur de nombreux points la discussion c'est déroulée dans la plus parfaite courtoisie, je tenais à le signaler car le dialogue est toujours positif

 

Infos le 15 Juin 2013 J'ai eu des infos sur la législation senne danoise c'est assez confus et imprécis. Afin de ne pas mélanger tous les sujets j'ai écris un article séparé sur ce sujet. C'est à cette page

 

 

 

Assez de surpêche

Par Jean Chaussade, géographe, directeur de recherche honoraire au CNRS 

Cet article n'est de moi mais j'y sousciris totalement et il est bien que d'éminents scientifiques se prononcent, seront t'ils assez nombreux et surtout entendus avant qu'il e soit trop tard, l'avenir le dira.

Les énormes bateaux usines et thoniers congélateurs, capables de pêcher et de transformer en quelques jours ce que des flottilles de milliers de bateaux artisanaux ne pourraient effectuer en une année, sont une illustration du génie humain. Mais ils sont aussi le révélateur de notre impuissance à gérer ces ressources marines de manière raisonnable, telle que tous les hommes puissent également profiter de ces richesses ou que celles-ci ne soient pas gaspillées par une exploitation désordonnée et excessive.

Le pillage des ressources aquatiques ne date pas d'hier. Mais il s'est accéléré au cours des dernières décennies. La raison : d'une part, l'élargissement du marché des produits de la mer ; d'autre part, les multiples perfectionnements apportés aux bateaux de pêche, aux engins de détection et de capture, à la mise au point de techniques aquacoles plus performantes, etc.

De quelques millions de tonnes au début du XXe siècle, on est passé à 70 millions en 1970 et à 145 millions aujourd'hui. Mais ce bond en avant ne s'est pas fait dans le sens souhaité d'un développement harmonieux ou durable. L'homme s'est jeté à la conquête des mers avec une frénésie et une insouciance touchant à la folie. En considérant l'évolution de ces dernières années, on se rend compte que les Etats, les administrations, les armateurs, les capitaines de bateaux et, dans une certaine mesure, les pêcheurs eux-mêmes se sont comportés à l'égard des ressources vivantes de la mer comme des prédateurs impénitents, avides de répondre à des besoins économiques, sans souci de l'avenir. Ils ont refusé d'admettre que cette manne n'est pas inépuisable.

Or, les politiques menées ont conduit à une surexploitation chronique des ressources marines et à un appauvrissement généralisé de la biodiversité. Une des causes majeures de ces dysfonctionnements réside dans le choix d'une stratégie des pêches qui relève de la fuite en avant. Elle consiste à satisfaire coûte que coûte la demande croissante en protéines animales en lançant des bateaux et des engins de plus en plus puissants, de plus en plus performants de façon àtraquer les poissons.

Cette course à l'investissement (soutenue par les aides multiples des Etats nationaux, des régions, etc.) a conduit à un triple résultat négatif. Tout d'abord, sur le plan biologique, on constate une dégradation généralisée des ressources aquatiques par surexploitation des stocks. Tous les experts s'accordent à dire que 80 % à 85 % des dix principales espèces pêchées dans le monde sont exploitées ou surexploitées.

Puis, sur le plan économique, il faut déplorer une hausse continuelle des frais d'exploitation des bateaux. D'où une baisse inexorable de la rentabilité desentreprises de pêche que les pouvoirs publics se voient contraints de compenserpar des aides à la construction, à l'équipement, à la stabilisation des prix du gazole, à la démolition des bateaux vétustes...

Enfin, sur le plan social, l'allongement et la multiplication des sorties en mer, l'accélération des cadences à bord des bateaux constituent autant de facteurs qui ont pour effet de rendre plus pénible le travail accompli par les marins pêcheurs. A cela s'ajoute le sentiment qu'ils éprouvent de ne pas être rémunérés à proportion des efforts fournis.

Et s'il n'y avait que cela ! Le véritable scandale vient surtout du fait que ces ressources vivantes sont encore trop souvent dilapidées et perdues. Au premier rang des gaspillages, il y a les rejets par-dessus bord (non comptabilisés dans les statistiques officielles) : environ 30 millions de tonnes, soit près de 30 % de tout ce qui est pêché dans les eaux maritimes et continentales.

Autre exemple de gâchis : les pêches minotières ou pêches ciblées sur des espèces de faible valeur marchande destinées à la fabrication de sous-produits, essentiellement des huiles et des farines de poisson utilisées dans la fabrication d'aliments composites pour nourrir les volailles, les bovins, les porcins, les poissons d'élevage, etc. D'après les statistiques de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), près de 30 millions de tonnes sont ainsi utilisées à des fins de consommation animale, soit un autre quart des captures opérées dans les eaux marines et continentales. C'est fou.

Car quels que soient les arguments invoqués pour justifier de telles pratiques, le fait de pêcher des protéines animales pour élever d'autres animaux d'élevage, lesquels sont destinés à fournir des protéines animales à des fins de consommation humaine, est une absurdité biologique. En effet, le poulet, le saumon ou la crevette que l'on nourrit ainsi ne fait que se substituer au prédateur naturel, c'est-à-dire au carnivore qui se situe au deuxième degré dans la chaîne alimentaire. Il prend sa place en ne restituant qu'une faible part des protéines absorbées.

Autrement dit, l'opération d'élevage, telle qu'elle est pratiquée, ne se traduit par aucun gain nutritionnel. Le seul intérêt est que le poulet ou le saumon, une fois élevé, est plus accessible que le poisson qu'on devrait aller pêcher en mer ; un avantage économique à court terme qui ne saurait justifier une telle déprédation des ressources halieutiques. Si l'on additionne les rejets par-dessus bord et les tonnages qui vont à la fabrication de sous-produits, on arrive à un total de prises perdues ou mal utilisées de l'ordre de 55 à 60 millions de tonnes.

Enfin, dernier volet et non des moindres, les grandes inégalités qui président au partage des ressources halieutiques. Dans le climat de concurrence et de compétition acharnées que se livrent les Etats pour s'octroyer la part maximale de ces ressources, seul le petit nombre de pays les plus avancés ont été en mesure de tirer leur épingle du jeu.

C'est ainsi que, depuis les années 1960, sous la pression d'un marché en expansion, on a assisté à une ruée des flottes européennes, russes, japonaises, coréennes et chinoises sur les stocks de poissons démersaux (morue, lieu, merlan) et pélagiques (thon, hareng, maquereau, menhaden, chinchard). Pour se protéger de l'invasion de ces flottes étrangères dans leurs eaux côtières, les pays riverains ont réussi à imposer en 1982 (Convention de Montego Bay), et non sans d'âpres discussions, des zones économiques exclusives (ZEE) jusqu'à 200 milles des côtes.

De nombreux pays en voie de développement se sont retrouvés à la tête d'une zone maritime qu'ils n'avaient pas les moyens de contrôler et d'exploiter pour leur propre compte. Si bien que les pays développés, mettant à profit l'article 62 de la Convention, ont pu passer des accords de coopération autorisant leur flotte à venirpêcher à l'intérieur des ZEE de ces pays lointains contre le versement de compensations financières et le paiement par leurs armateurs de diverses redevances.

Ces accords n'ont pas été sans conséquences sur l'économie des pays du Sud ; ils ont apporté des revenus substantiels aux gouvernements des Etats qui disposaient d'abondantes ressources au large de leurs côtes (comme le Maroc, la Mauritanie, la Namibie, Madagascar, le Pérou et le Chili...). Mais les pêcheurs locaux ont constaté une baisse continuelle de leurs prises.

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